Effets-de-formation dans monanalyse

‘Effetti-di-formazione’ nella mianalisi

pubblicato (in italiano e in francese) sul sito del III Congresso dell’Associazione Mondiale di Psicoanalisi – Bruxelles 2002.

Pour apporter ma contribution personnelle au thème du prochain Congrès de l’AMP, je m’autorise aujourd’hui à parler ici, devant vous (note 1), des effets-de-formation dans monanalyse à partir de ma position personnelle, c’est-à-dire à partir de la position d’une analysante qui n’a jamais occupé la position de l’analyste mais qui, à un certain moment de sa propre analyse, pour parodier Jacques-Alain Miller dans sa “Réponse à «Che vuoi?» sur la formation de l’analyste en 2001” (note 2), «n’a pas trouvé mieux à faire que de faire l’analyste » ou, pour mieux dire, de fonctionner en tant que tel en occupant cette place à l’intérieur du dispositif analytique.

Avant d’entrer dans le vif des effets-de-formation dont j’ai l’intention de vous parler en répondant à deux questions parmi celles que Graciela Brodsky d’abord, et la rédaction de Quarto ensuite, ont adressées à quelques membres de l’AMP, je voudrais reprendre brièvement quelques concepts-clefs – qui relèvent de l’élaboration et du débat que toutes les Écoles de l’AMP sont en train de faire sur ce thème – qui vont nous permettre de mieux saisir le sens de cette formulation.  

Dans les contributions de l’ECF sur l’effet-de-formation, Jacques-Alain Miller souligne le fait que cet effet est admis «comme empiriquement constatable» (note 3),  c’est-à-dire comme une donnée de fait puisqu’il est important de laisser «ouverte la question de savoir où, en quels lieux, s’effectue la formation ». Il est nécessaire, donc, de laisser ouverte – en faisant place au témoignage de l’un par un – la question concernant ses causes, ses lieux et ses paradoxes. En effet, c’est seulement à l’intérieur de cette béance, de cette faille dans le savoir, que peut émerger pleinement le caractère pour ainsi dire déformant ou – comme on l’a défini à l’ECF – «de déformation» que le concept lacanien de la formation de l’analyste implique. Justement parce que le but de la formation n’est pas l’acquisition de savoirs bien définis ou définis à l’avance, cette formation correspond nécessairement à une transformation «de l’être du sujet». Mais, dans quel sens peut-on parler d’une transformation de l’être du sujet ?

Dans son article “Formation analytique et communauté d’École” (note 4),  Yasmine Grasser a distingué très précisément l’effet-sujet (qui s’éprouve dans l’Autre par l’opération d’aliénation signifiante et qui correspond à la production du sujet divisé), l’effet-vérité (qui s’éprouve dans l’Autre du transfert) et l’effet-de-formation. Dans les trois cas, en tous cas, il s’agit d’un effet et, par conséquent, de quelque chose qui est produit par une cause plus ou moins précise.

L’effet-de-formation, comme l’écrit encore Yasmine Grasser, «s’éprouve dans l’Autre à chaque changement de discours, dans le passage d’un discours (DM, DH) à celui de l’analyste où se produit la chute des signifiants-maîtres du sujet, mais il ne s’éprouve pas que dans l’Autre du signifiant. L’effet formation enclenche l’opération séparation, et peut seulement à ce moment trouver à s’inscrire dans l'Autre de la communauté ». C’est seulement à ce moment-là, donc, que l’on peut distinguer la formation de l’analyste – qui peut être témoignée par une série d’effets qui peuvent être inscrits sous la catégorie plus générale de l’hystérisation du sujet – de la véritable production de l’analyste. Le moment de l’aliénation, effectivement, correspond au fait d’être dupe (note 5) (qui en italien signifie gonzo et non pas zimbello – qu’en français se dit souffre-douleur (note 6) – comme, au contraire, il a été traduit en italien) de l’inconscient, au fait de croire dans le sens que l’inconscient produit – et nous savons bien que l’inconscient ne fait que cela : produire du sens – et au fait de constater les effets de vérité que cette croyance détermine.

Le moment de la séparation, au contraire, est lié à l’acte, à la décision de l’acte et à la discontinuité que celui-ci introduit en tant que tel. Le concept de l’acte, comme l’explique avec beaucoup de clarté et de précision Jacques-Alain Miller dans son article “Jacques Lacan. Osservazioni sul suo concetto di passaggio all’atto” (note 7), est un «thème constant, récurrent» dans l’enseignement de Lacan. Ce que la clinique du passage à l’acte nous apprend, en effet, c’est la temporalité de l’acte – qui est marquée par l’urgence, par la hâte – ainsi que son manque de motivation. «Tout véritable acte», continue Jacques-Alain Miller, est un «suicide du sujet [...] le sujet peut renaître mais, en tout cas, il renaît différent». A savoir, l’acte introduit une discontinuité dans l’être du sujet, une mutation subjective et, en même temps, est lié à la pulsion de mort. Pour qu’il y ait de l’acte, il est nécessaire toutefois qu’il y ait un choix de la part du sujet et, par conséquent, qu’il y ait aussi son implication d’un point de vue éthique.

La formation de l’analyste, donc, est parsemée d’une série de moments de discontinuité, d’actes, tout en étant, dans l’ensemble de son développement logique et temporel, un processus continu, qui a un début mais qui n’a pas une fin car, dans l’orientation lacanienne, l’analyse est finie, tandis que la formation de l’analyste est infinie. La formation de l’analyste, comme l’a dit dans son exposé – qui sera bientôt publié dans Appunti – Oscar Ventura pendant le séminaire EEP qui a eu lieu récemment à Milan, est sans fin (note 8). J’utilise l’expression “sans fin” au lieu de l’adjectif “infinie” employé par Maurizio Mazzotti puisque “sans fin” maintient l’équivoque produit par le mot “fin”: la formation est sans fin aussi bien dans le sens qu’elle est infinie que dans le sens qu’il n’existe pas une fin de la formation – sauf, évidemment, celle de la formation même – parce que l’enseignement de Lacan, son élaboration se fonde justement sur le trou central qui correspond à l’impossibilité de donner une définition de l’analyste. La formation de l’analyste correspond donc à un processus de désidentification qui fonctionne, comme l’a dit Jacques-Alain Miller dans son article“El desbroce de la formación analítica” (note 9), «à l’envers de la formation». C’est un processus qui passe à travers la destitution subjective et qui, comme le dit Jean-Pierre Klotz dans son article sur la formation, aboutit à la production d’un «non-sujet hors identification».

Comme il est ressorti à Madrid, pendant le débat qui a suivi l’exposé de Graciela Brodsky, dans le parcours de la formation de l’analyste il y a des moments de franchissement, de traversée, il y a des moments de rupture.... Les moments de rupture, qui sont toujours les plus féconds, d’habitude sont la conséquence d’une rencontre ou, pour mieux dire, d’une mauvaise rencontre comme la définit Lacan. Autrement dit, il s’agit des moments pendants lesquels le sujet “en formation” rencontre une faille dans le savoir, c’est-à-dire, en termes lacaniens, S(A/). Le moment qui produit une discontinuité dans le continuum de la formation de l’analyste et donc qui permet que, dans ce moment même, il y ait de l’analyste, est le moment où le sujet fait une expérience du réel.

Face à cette rencontre, en effet, il peut réagir ou agir différemment : au cas où son “ne vouloir rien en savoir” est plus fort, il peut boucher – ou essayer de le faire, et ceci, en tout cas, n’est pas toujours possible – le trou que le réel ouvre dans le symbolique avec les instruments-subterfuges symboliques et imaginaires qu’il a à sa disposition. Si, au contraire, le désir de savoir du sujet est plus fort, la rencontre avec S(A/), avec le trou du réel, est précisément ce qui permet la décision de l’acte et, donc, en reprenant les termes utilisés par Yasmine Grasser, «la production de l’analyste». De toute façon, pour le sujet “en formation”, il s’agit de ne pas reculer et d’avancer toujours orienté par le réel. Face aux autres genres de formation qui sont présents dans le monde contemporain, dans formation de l’analyste, comme le dit encore Jacques-Alain Miller dans sa “Réponse à «Che vuoi?»”, «on procède tout autrement: par l’immersion du sujet dans un milieu qu’agite le défaut de savoir ce qui plus lui importe». C’est seulement de cette manière que le sujet peut «inventer son propre chemin dans un milieu épistémique», peut «inventer son être» (note 10). Et c’est justement pour cette raison que j’ai choisi d’être ici maintenant, pour répondre à deux des questions qui ont été posées à leurs membres dans les Écoles de l’AMP.

Les questions posées par Quarto, auxquelles Antonio Di Ciaccia et François Leguil ont déjà répondu et qui seront publiées dans le prochain numéro de la revue sont les suivantes:

1. Comment s'est opérée votre rencontre avec la psychanalyse ? Votre formation antérieure a-t-elle joué un rôle dans cette rencontre ?

2. Quels ont été les effets que votre analyse a eu sur votre rapport au savoir et donc sur votre parcours de formation ?

3. Du point de vue où vous en êtes dans ce parcours aujourd'hui, dans quel sens pouvez-vous parler d'effets de formation pour vous ? Et comment faites-vous pour maintenir ouvert votre désir de savoir, où plutôt comment parvenez-vous à ce que votre "je n'en veux rien savoir" ne vous rattrape pas ? Que devient votre rapport aux autres disciplines ? 

 

1. Comment s'est opérée votre rencontre avec la psychanalyse ? Votre formation antérieure a-t-elle joué un rôle dans cette rencontre ? 

Ma rencontre avec un analyste, mais un analyste lacanien, a eu lieu en mai 1995. Je souligne lacanien parce que, quelques années auparavant, j’avais déjà rencontré la psychanalyse dans la personne d’un analyste de la SPI ; cette rencontre, toutefois, n’a pas été une bonne rencontre. En 1995, pourtant, puisque je n’allais pas bien, j’ai commencé celle que je considère comme ma véritable analyse et, dans l’après coup, comme ma formation. Je ne m’arrête pas sur la nature de mon malaise car celui-ci ne rentre pas de façon spécifique dans le thème de la question qui, à mon avis, regarde plutôt la “transformation de l’être du sujet” en ce qui concerne son rapport au savoir. 

En revenant sur mon analyse, dès le début j’ai commencé une pratique d’écriture, dans la forme d’un cahier de notes, sur lequel, pourtant, je ne pouvais écrire qu’en français et dans des caractères minuscules. Non que je sois de langue maternelle française, bien au contraire, et justement pour cette raison. Il y avait, donc, des choses, et ceci se passait souvent aussi en séance, que je pouvais écrire et dire seulement en français. A présent, la situation a beaucoup changé – je peux écrire et dire presque tout en italien (même si quelque mot en français m’échappe toujours) – et ceci, pour moi, est déjà en tant que tel un effet-de-formation qui témoigne d’une transformation subjective. 

Je pouvais dire et je pouvais écrire seulement en français car, depuis toujours, cette langue est pour moi la langue du désir et, en même temps, un mode de jouissance particulier. C’est ce nouage spécial avec la langue – langue du désir et jouissance du signifiant – de Jacques Lacan qui m’a poussée, après l’enseignement secondaire, à choisir la faculté de langues étrangères et à obtenir une licence en français. En étudiant le français – ainsi que d’autres langues étrangères -, je me disais, ensuite je pourrais lire directement les auteurs étrangers qui, à mes yeux, brillaient justement pour leur caractère d’altérité, les écrivains, les poètes, les philosophes, etc. Dès le début, donc, mon désir de savoir s’adressait surtout à la rencontre personnelle et directe avec le nouveau, avec l’Autre... inutile de dire, pourtant, combien ce désir ait été frustré dans le milieu universitaire. Mon désir d’une rencontre particulière et personnelle avec l’Autre du texte écrit, en effet, s’est heurté avec le savoir standardisé produit par le discours universitaire, et distribué par l’Université, ainsi qu’avec le style même de la transmission du savoir qui se réalise dans ce milieu.

L’approche directe des écrivains, en effet, était tout à fait bannie. Quand l’on étudiait un auteur, la lecture du texte et son interprétation étaient souvent obturées par les textes de critique littéraire et par le cours que le professeur universitaire donnait sur l’auteur – qui souvent devenait la bible du cours même. L’étudiant travaillait pour le maître mais il était obligé de lui rendre le savoir presque dans les mêmes termes dans lesquels il l’avait reçu, sans pouvoir rien y mettre de personnel, comme si c’était mort. En effet, l’enseignement universitaire, dont Jacques-Alain Miller nous a fourni récemment les coordonnées dans son séminaire Le lieu et le lien, c’est «premièrement un “Je sais ce que je dis” qui s’établit sur la négation du refoulement”, qui a l’illusion de dominer la jouissance et qui, de fait, produit «une référence vide, l’objet est néant». 

Inutile de dire combien le sujet névrotique se soit senti étouffer, de quelle façon la contingence – autant idéalisée – de la rencontre avec le nouveau, représenté par un nouvel auteur, était mortifiée, standardisée, je dirais même abrutie (note 11), par le savoir universitaire. La surprise de la rencontre, donc, se transformait très rapidement dans l’ennui et dans le sentiment d’étouffement produits par le “savoir déjà su” qui, en tant que tel, reproduit l’ordre du même, de l’Un. Il s’agit, évidemment, d’une forme de celle que toujours Jacques-Alain Miller définit comme «la passion du névrosé», c’est-à-dire, le culte de la différence subjective, de la division du sujet produite par l’impossibilité ou par la difficulté de se plier à l’universel du langage et, en dernière instance, du savoir établi. Les effets symptomatiques produits par la rencontre avec le savoir universitaire, en tout cas, ont été le choix d’une lecture solitaire – toujours passionnée par le nouveau mais qui, justement parce qu’elle n’avait aucun Autre comme destinataire, se refermait simplement sur elle- même – et, de l’autre côté, une certaine inhibition à pouvoir en parler et aussi en écrire. D’autre part, sans un Autre qui soit disponible à accueillir ma lecture particulière, à qui et pourquoi en parler ? 

Je considère que ma formation précédente a joué un rôle dans ma rencontre avec la psychanalyse puisque pour moi, décider d’étudier les langues étrangères a signifié choisir, pour ainsi dire, l’instrument – c’est-à-dire la langue – afin que le savoir reste toujours ouvert à la surprise, à la contingence d’une nouvelle rencontre. Certainement le fait que, quelques années après avoir commencé mon analyse, le désir décidé de mon analyste m’ait ouvert les portes de la Section clinique de Milan, ainsi que celles de l’École de Lacan, en me permettant de commencer à entrevoir et à élaborer d’une manière subjective la pensée – théorique et clinique – de Jacques Lacan, a modifie énormément ma position initiale. Même si, à présent, je ne suis qu’aux débuts de mon parcours de formation, je peux affirmer qu’un savoir comme celui qui a été élaboré par Jacques Lacan et qui est débattu et mis en tension par les débats qui se réalisent dans les Écoles de l’AMP, est le seul savoir qui ne m’étouffe pas et qui réussit toujours à me surprendre en relançant mon désir de savoir. Seulement un savoir qui est structurellement troué, qui se constitue à partir d’un non- savoir de fond et qui, par conséquent, est orienté vers le réel, justement parce qu’il est sans garantie, est un savoir qui laisse de la place à l’émergence du sujet dans sa particularité. 

Le discours analytique, en outre, puisqu’il pose à son centre «le point de forclusion, cet espace qui échappe à toute symbolisation» (note 12), c’est le seul discours qui me permet, comme dit Lacan à propos de la femme qui n’existe pas, d’être Autre par rapport à moi-même sans nécessairement devoir passer par le ravage maternel. 

 

2. Quels ont été les effets que votre analyse a eu sur votre rapport au savoir et donc sur votre parcours de formation ? 

Les effets que mon analyse a eu et a sur mon rapport avec le savoir, pour ainsi dire, parlent d’eux-mêmes. 

En premier lieu, en m’étant aperçue que mon inhibition et ma timidité dépendaient seulement d’une question narcissique, et donc imaginaire, j’ai pensé bien faire de m’en passer – même si l’angoisse produite par l’«immersion» est toujours présente. Et ceci justement parce que l’inhibition et la timidité étaient un obstacle aussi bien à mon désir de savoir qu’à mon désir de commencer à me mettre à l’épreuve en intervenant à l’intérieur de l’École en première personne. 

Ensuite, puisque dans mon analyse celles que je considère comme mes “avancées” les plus significatives, mes virages, se sont produits toujours quand je me suis heurtée à une impasse – qui souvent a pris la forme de la faille dans le savoir – je réalise que parler, ou écrire, à partir d’une position de pas-tout de savoir est la condition nécessaire pour produire du nouveau et, donc, selon moi, pour être vivante. 

Depuis que l’on a communiqué le titre du prochain congrès de Bruxelles, consacré justement aux effets-de-formation dans la psychanalyse, tous les pas en avant que j’ai fait dans mon analyse j’ai essayé de les inscrire sous ce signifiant. Cela signifie que à chaque fois que mon dire (aussi bien en analyse que dans la forme de formations de l’inconscient) ou celui d’un autre (pendant les cours, les colloques, les débats dans l’École et aussi la lecture de textes écrits) “résonnent” dans mes oreilles ... j’essaye de partir justement de là, des effets (plus ou moins imprévus) du dire pour relancer mon discours et pour garder toujours vivant mon désir de savoir.

D’autre part, en faisant, en y mettant du mien, j’ai découvert une passion qu’auparavant je ne connaissais pas. La langue française, en effet, puisqu’elle fait partie de mon mode particulier de jouissance, devait rester tout à fait Autre; dans le passé je ne traduisais pas, ni pour moi-même ni pour les autres, et je ne supportais non plus toute sorte de traduction. A présent, au contraire, je suis en train de faire de la traduction une pratique qui s’adresse à l’Autre de l’École et qui, d’une certain façon, a quelque chose à voir avec le désir de l’analyste. Traduire, en effet, ne signifie pas très banalement substituer les mots d’une langue avec ceux d’une autre, d’une manière automatique, comme s’il y avait toujours l’équivalent exacte et, dans le cas où il y soit vraiment, comme si ce dernier pouvait suffire. 

Traduire, pour moi, signifie plutôt essayer – tout en sachant qu’on n’y arrive jamais – de transposer la logique de lalangue de l’Autre en tenant compte de tous les effets de résonance, des jeux de mots qui se produisent dans lalangue de l’Autre. Logiquement, je peux faire tout ça seulement à partir de mon spécial nouage symptomatique avec la langue française et, au sens plus large, avec la langue Autre. D’autre part, la traduction, comme pratique en tant que telle, est une bonne pratique de lecture car, comme l’indique Lacan dans L’Étourdit, «le sens ne se produit jamais que de la traduction d’un discours en un autre» (note 13).

A propos de la traduction, en effet, Éric Laurent, dans un bel article publié dans El caldero de la Escuela, affirme que «l’apport du psychanalyste à la question européenne, dans la ligne indiquée par Freud, est celui de jeter bas les idéaux et, en même temps, de soutenir le désir de traduction qui ne doit jamais cesser». «L’inconscient de chaque sujet», continue Laurent, «est structuré comme un langage privé. Seulement à travers un effort de traduction, de métaphore, et soutenu par l’amour de transfert, ce langage privé devient publique» (note 14).  

 

1  Exposé prononcé à Milan, le 19 juin 2002, pendant une soirée consacrée aux effets-de-formation qui a été organisée par Massimo Recalcati, AME et Membre du Comité d’Action de l’École Une.
2  J.-A. Miller, “Risposta a “Che vuoi?” sulla formazione dell’analista nel 2001”, in Appunti, n. 85, ottobre 2001.
3  J.-A. Miller, “Pour introduire l’effet-de-formation”, dans les Contributions de l’ECF sur l’effet-de-formation, diffusé sur la liste UQBAR, juillet 2001.
4  Ibidem, Y. Grasser, “Formation analytique et communauté d’École”.
5  En français dans le texte.
6  En français dans le texte.
7   J.-A. Miller, “Jacques Lacan. Osservazioni sul suo concetto di passaggio all’atto”, ne I paradigmi del godimento, Astrolabio, Roma, 2001.
8  O. Ventura, “Una formazione senza fine?”, exposé fait à Milan le 10 mai 2002.
9   J.-A. Miller, “El desbroce de la formación analítica, El caldero de la Escuela.
10 Ibid.
11 En français dans le texte.
12 O. Ventura, “Una formazione senza fine?”.
13 J. Lacan, L’Étourdit, dans Autres écrits, Seuil, Paris 2001, p. 480.
14 E. Laurent, “Psicoanálisis y lingüística: Europa, traducción y exclusión-la fuerza de una ilusión”, El caldero de la Escuela, novembre 1998.